Fondée par deux français, ce spécialiste du monitoring des applications cloud, évolue depuis sept ans à New York. Avec cette acquisition, Datadog élargit son offre technologique et sa base de clients, notamment en Europe.
Voilà. Lever des fonds sert aussi à ça. Après avoir bouclé l’un des plus gros tours de table de 2016 (94,5 millions de dollars), Datadog rachète la start-up parisienne Logmatic.io pour un montant non dévoilé. Cette opération stratégique permet à Datadog d’acquérir « une technologie, une équipe et des clients », explique Olivier Pomel, l’un de ses deux cofondateurs. Logmatic.io apporte aussi la troisième brique à l’offre du spécialiste du monitoring des applications cloud. Celui-ci ne proposait pas encore la récupération des « logs », ces traces informatiques qui permettent de comprendre les échanges de données sur un réseau. « Il y avait une demande de la part de nos clients pour que l’on gère tout ce qui touche à l’environnement cloud, détaille Olivier Pomel. La structure, le monitoring, et les logs donc. »
Cette demande illustre la maturité d’un marché qui hésitait il y a encore peu de temps à basculer ses données dans le cloud, rappelle le cofondateur : « Nos premiers clients étaient plutôt des start-up comme Stripe ou Airbnb, mais le sujet s’est démocratisé depuis. Nous comptons désormais de grands comptes dans les Télécom, la banque, ou la grande distribution. » Pour les servir, Datadog, pépite créée par deux français à New York en 2010 et financée à hauteur de près de 150 millions de dollars en sept tours de table, compte sur l’intégration complète de Logmatic.io.
Les équipes ont déjà rejoint les siennes dans ses locaux parisiens, où se trouvent la grande partie de ses ingénieurs. Les trois fondateurs Emmanuel Gueidan, Renaud Boutet et Amirhossein Malekzadeh poursuivent l’aventure et vont permettre d’ouvrir un nouveau canal d’affaires, notamment en Europe, où Datadog ne s’est réellement installé commercialement qu’il y a six mois. La pépite newyorkaise réalise ainsi son deuxième rachat après celui de Mortar Data en 2015, et peut s’appuyer sur cette expérience pour la fondre dans sa culture d’entreprise, comme le précise Olivier Pomel : « Le plus important dans une acquisition n’est pas le prix de rachat, mais l’intégration des équipes, et éviter de créer des tensions. En plus de sa valeur technologique, nous nous rejoignons culturellement. Le fait d’être français doit compter… »